L’Association Po’Art, poursuivant ses soirées littéraires, à présent connues de tous, propose le vendredi 3 juin à 20h15 (127 avenue de la gare, Pernes les Fontaines) une soirée Oulipienne intitulée : Omajakeno Raymond. Soirée réalisée et présentée par Pierre Verdet, un habitué des lieux.

Il semble que Raymond Queneau soit épargné par le phénomène bien connu du purgatoire. Mort depuis bientôt 40 ans, « celui qui n’a pas eu le Nobel » recrute toujours des lecteurs. Il passionne les écrivains, il intrigue les savants, les professeurs l’étudient doctement, les arithmomaniaques traquent ses nombre d’or, les maîtres des écoles primaires y trouvent matière à jeux et à tortures orthographiques pour les petits enfants et les lecteurs de base y découvrent matière à se réjouir.

Ce qui est sympathique dans l’usage que l’on fait de l’œuvre de Queneau, c’est qu’il relève aussi bien du plaisir joyeux et classique de lire que des voluptés juvéniles du meccano. Sans avoir l’air d’y toucher, avec la discrétion qui a toujours été la sienne, Queneau a ébranlé le bon vieux rapport au texte imprimé.

Ses premiers grands succès, les Exercices de style, Zazie dans le métro sont maintenant confirmés, entrés dans le panthéon classique de notre littérature—encore que des esprits distingués continuent de bouder devant des textes trop assaisonnés à leur goût de ces petits mots en trois lettres que la morale réprouve.

 Lorsqu’il crée l’Oulipo en 1961, avec François Le Lionnais, il décide clairement qu’il ne s’agit pas d’une école littéraire, mais bien d’un groupe susceptible de fournir aux écrivains des structures nouvelles pour leur travail de création.

À ne pas manquer, donc, cette soirée oulipienne inédite, dans un lieu reconnu à présent, comme un lieu incontournable de la culture pernoise.